26 septembre – 15 décembre 2004

 

Dennis Adams, Roy Arden, Pierre Faure, Mark Lombardi, Sophie Ristelhueber, Anri Sala, Allan Sekula, Bruno Serralongue, Lidwien Van de Ven.

Les paysages de l’exposition présentée cet automne au Musée ont été réalisés par des artistes qui explorent la réalité du monde contemporain. Des Chiapas à Bombay, d’Oradour-sur-Glane aux Balkans, de l’Irak au quartier général de l’ONU, les artistes réunis dans cette exposition enquêtent sur le réel. S’ils endossent parfois la démarche du reporter, ce n’est pas pour ramener des témoignages pétris de bons sentiments. Ils savent que la complexité du monde contemporain ne peut s’appréhender selon les formes classiques du reportage. Comment restituer les effets de la mondialisation ou la guerre au Kosovo ? Les artistes peuvent-ils travailler à la production d’une information qui ne se confondrait pas avec les images d’actualité et leur sensationnalisme ? Toujours à distance des sujets, loin du spectaculaire, ils cherchent à faire percevoir ce qui n’est pas visible et à susciter la réflexion plutôt que l’émotion.

Qu’ils s’inscrivent dans la longue tradition du documentaire critique comme Allan Sekula ou Roy Arden, qu’ils travaillent à la périphérie des évènements couverts par les media comme Lidwien Van de Ven ou Bruno Serralongue, qu’ils utilisent comme Anri Sala, Sophie Ristelhueber ou Pierre Faure les images du réel comme métaphore à la fois personnelle et universelle, chacun des artistes présentés participe à la construction de l’histoire collective contemporaine.

A l’heure de la manipulation des images et des informations, les artistes savent que l’un « des combats les plus fondamentaux de notre époque est la guerre que l’on se livre sur la nature de la réalité » comme l’écrivait Salman Rushdie. Ce combat se joue aussi sur le terrain du travail artistique.

Lidwien Van de Ven White March, 2001 et Roy Arden Terminal city, 1999. Musée d'art contemporain de la Haute-Vienne, château de Rochechouart. Photo : Freddy Le Saux