1er mars - 10 juin 2007

 

Giovanni Anselmo, Michelangelo Pistoletto, Luciano Fabro, Alighiero e Boetti, Pier Paolo Calzolari, Thomas Ruff, Guillaume Leblon, Bojan Sarcevic, Jordan Wolfson, Renaud-Auguste Dormeuil, Anya Gallaccio, Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla.

À l’image d’un titre doucement mélancolique et fortement optimiste, l’exposition Après la pluie entend constituer un paysage pour de nouveaux récits et histoires. Construite autour d’un noyau composé par des œuvres d’Arte povera de la collection du Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart, l’exposition n’a pas pour ambition de tracer une filiation ou de démontrer un prolongement. Elle souhaite davantage construire des ambiances et des climats à partir d’œuvres qui font aujourd’hui résurgence dans leurs formes et leurs questionnements. Le paysage, la culture, l’artificialité, le nomadisme, la production… telles sont quelques-unes des notions communes aux travaux de Giovanni Anselmo, Michelangelo Pistoletto, Luciano Fabro, Alighiero e Boetti, Pier Paolo Calzolari et Thomas Ruff. Ils sont présentés ici au regard d’œuvres plus récentes de Guillaume Leblon, Jordan Wolfson, Renaud Auguste-Dormeuil, Bojan Sarcevic, Anya Gallaccio ou encore Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla.

Ainsi de So ist das leben, so ist die moral, so ist die geschichte (1995) voûte étoilée et métaphysique de Luciano Fabro dont les débordements narratifs trouvent refuge dans les jeux sur l’infini de Jordan Wolfson (Starfield, 2003) et les prédictions rétrospectives de Renaud Auguste-Dormeuil (The Day Before_Star System, 2005). Ou encore d’Irrigation/Fertilisation (1999) de Bojan Sarcevic, présentée en vis-à-vis du Mur de chiffon (1968) de Michelangelo Pistoletto pour suggérer les processus de création et de production. Si avec le Cabinet des herbes (1980), Luciano Fabro dessine de la terre au ciel la prose du monde au sein du musée, Anya Gallaccio crée, elle, un arc-en-ciel sur de la poudre de verre industrielle (Chasing Rainbow, 1998). Le Cyclonic Palmtree de Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla emporte lui dans le souffle de son moteur l’imaginaire de la révolution tropicale. Enfin, invité à occuper l’espace sous charpente du musée, Guillaume Leblon propose quant à lui une architecture de plateformes sur laquelle se déploient sculptures et film dont les rythmes et les matières ne peuvent qu’évoquer l’univers alchimique de Gilberto Zorio (Crogiuoli, 1981) et les reflets de la Couronne de miroirs de Pistoletto (1973).

Luciano Fabro, So ist das Leben, so ist die Moral, so ist die Geschichte, 1995. Coll, Musée d'art contemporain de la Haute-Vienne, château de Rochechouart. Photo : Freddy Le Saux