1er mars - 15 juin 2009

 

Christophe Berdaguer & Marie Péjus, Katinka Bock, Chris Burden, Etienne Chambaud, Guy Debord, Ian Hamilton Finlay, Mark Geffriaud, Felix Gonzalez-Torres, Douglas Gordon, Zilvinas Kempinas, La Monte Young, Barry Le Va, Claude Lévêque, Benoît Maire, Rafael Montañez-Ortiz, Bruce Nauman, Gabriel Orozco, Rosemary Mayer, Michelangelo Pistoletto, Ugo Rondinone, Joe Scanlan, Lawrence Weiner, Cerith Wyn Evans, Steve Mc Queen.

"Mais rien ne traduisait ce présent sans issue et sans repos comme l'ancienne phrase qui revient intégralement sur elle-même, étant construite lettre par lettre comme un labyrinthe dont on ne peut sortir, de sorte qu'elle accorde si parfaitement la forme et le contenu de la perdition : In girum imus nocte et consumimur igni. Nous tournons en rond dans la nuit et sommes dévorés par le feu", déclarait en 1978 Guy Debord en accompagnant les images d'In girum imus nocte et consumimur igni.

Film sur le tempo des avant-gardes, témoignage de la révolte, des amitiés et de la jeunesse, le dernier long-métrage de Guy Debord (1931-1994) marque le retour de son auteur sur une époque passée et encore à dépasser. L'auteur y offre aussi la possibilité d'une reprise – "à reprendre depuis le début" comme il est écrit dans le dernier sous-titre.

Distribuée sur les trois étages du Musée départemental d'art contemporain de Rochechouart, l'exposition "Nous tournons en rond dans la nuit…" construit un parcours qui n'obéit pas tant à une thématique qu'au souhait de prolonger une oeuvre, de l'utiliser comme une trame diffuse, simultanément introduction et conclusion.

Les sentiments déployés dans le travail de Debord sont à la base d'un développement autour des affects produits par l'image du cercle de feu dans la nuit : une vision qui naviguerait entre l'oubli comme "passion dominante" (Guy Debord) et l'oeuvre pensée comme ruine, épaisseur du passé et d'un futur (Le temps en ruine, de Marc Augé). La rotation (Bruce Nauman, Zilvinas Kempinas), et la combustion (La Monte Young, Joe Scanlan) sont ici deux motifs récurrents. Ils sont à percevoir comme des allégories renvoyant à la perte (Steve McQueen), au retour (Ugo Rondinone), à l'explosion (Claude Lévêque), la résurgence (Maire et Chambaud) l'énergie (Berdaguer&Pejus) ou encore de l'épuisement (Barry Le Va). Certains de ces travaux sont joués sur un mode nocturne (Ian Hamilton Finlay, Douglas Gordon) mais tous évoquent les sentiments contrariés de la mélancolie et de la découverte.
Provenant de la collection du musée, empruntées à des collections publiques et privées, une vingtaine d'œuvres (dont le film de Debord, liste en annexe) sont présentées dans ce cadre ainsi qu'un projet spécifiquement réalisé pour le lieu par Mark Geffriaud.

Steve McQuee, Running Thunder, 2007. Musée d'art contemporain de la Haute-Vienne, château de Rochechouart. Photo : Photo Freddy Le Saux